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Photo du rédacteurVictor Madelaine

Ce n’est pas l’appareil qui fait le photographe


Comment les évolutions technologiques modifient la création photographique? Selon moi, internet et la démocratisation des logiciels de retouche ont ouvert l’espace d’expression des amateurs photographes au monde entier. Si comme moi, vous passez beaucoup de temps à admirer les photos des autres, alors vous vous dévalorisez et vous délaisserez votre appareil dans le fond de son sac. Il faut savoir se déconnecter de l’extérieur pour apprendre à se reconnecter avec soi-même et aller chercher au plus profond ce qui vous caractérise en terme de sensibilité artistique.

La photographie argentique était arrivée à maturité et tout pratiquant pouvait trouver un appareil qui correspondait à son budget et à son activité (Polaroïd, jetable, compact, reflex, moyen format, chambre etc). Cette maturité endormait un marché relativement stable et un consortium de fabricants et constructeurs décida de sortir l’APS en 1996 pour réveiller les pulsions d’achat des passionnés de photographie. Le marketing fonctionna dix petites années mais le soufflé est retombé faute d’une véritable innovation technologique. Pendant ce temps là, dès les années 2000 le public testait timidement l’arrivée des capteurs numériques tout en conservant leur appareil argentique. La qualité n’était pas encore au rendez-vous mais le côté pratique était aussi révolutionnaire que le Polaroïd. Les équipements informatiques se renouvelant, chacun découvrait à son rythme ce nouveau monde dans lequel on s’affranchissait du coûteux labo photo.

La course aux millions de pixels, la vitesse des processeurs, le rendu trop net toujours comparé au rendu argentique, le numérique a mis le temps qu’il fallait pour arriver enfin à maturité une dizaine d’année plus tard. Le numérique continue de progresser et finira par dépasser le potentiel ultime de l’argentique quand il aura atteint la qualité des plans films. En attendant, observons les évolutions du numérique aujourd’hui et leurs influences sur la qualité des images produites. La course aux millions de pixels: 12, 24, 36, 42, 50 millions de photosites est-ce vraiment important? Oui si vous comptez faire des très grand format ou si vous devez fortement recadrer vos images. Sinon vous allez vite saturer vos cartes mémoires et ralentir les performances de votre derawtiseur. Les tailles de capteurs. Ça se complique car on peut très bien avoir 12 ou 42 millions de photosites sur une même surface de capteur. Dans le premier cas les photosites seront plus grands et plus sensibles à la lumière et dans l’autre un potentiel d’agrandissement et de recadrage plus important. Les processeurs. Une fois que les photons viennent chatouiller les électrons il faut bien les interpréter en lumière, couleur et contraste. C’est probablement l’un des éléments le plus important dans la qualité d’un boîtier avec l’optique. La dynamique d’un capteur est son aptitude à délivrer un maximum de nuances dans les basses et hautes lumières. La taille du photosite et le processeur participent à la qualité dynamique de la couleur. Les optiques. Nous y voilà. Les critères d’un bon objectif se mesure selon plusieurs tests: Netteté, vignetage, distorsion, transmission de la lumière et aberration optique. Les 50 et 85mm étant les focales (fixes) les plus qualitatives globalement. Un grand angle souffrira des angles fermés que prennent les rayons lumineux sur les angles pour atteindre les photosites au fond de leur puit et les téléobjectifs seront pénalisés par le nombre de leurs lentilles qui réduira la qualité de transmission de la lumière surtout si il s’agit d’un zoom. Une mauvaise optique sur un excellent capteur ne donnera pas une belle image. La difficulté avec les capteurs c’est que rares sont les optiques capablent de restituer le détail de chaque photosites (4µ de large) et qu’un filtre passe bas vient en plus diffuser la lumière pour arroser plusieurs photosites en même temps. Une bonne optique sur un 24 mpx peut être moyenne sur un 42 mpx et un objectif moyen peut s’avérer très qualitatif sur un 12 mpx, avec un pixel plus large. L’idéal étant de trouver une optique capable de restituer une définition proche de la largeur du photosite. Tout est une question de couple mais le choix de son matériel photo doit commencer avant tout par l’objectif le plus qualitatif possible puis ensuite l’appareil.

J’ai beau me le rappeler en permanence, je n’applique pas moi même cette règle malheureusement, question de budget. La révolution la plus importante à mon sens, que le numérique a apporté à la photographie comparativement à l’argentique c’est la possibilité d’être aussi vidéaste mais c’est un autre sujet... Imaginer qu’un nouvel appareil photo puisse nous permettre de réaliser de plus belles images est un fantasme. Et pourtant quand le photographe parcourt les dernières revues spécialisées en se délectant des tests produits, il se projette déjà en train de réaliser les plus belles photographies de sa vie. Pour se rendre compte du matériel, il se déplace sur les salons ou en magasin pour toucher la bête et se rapprocher un peu plus de son rêve. “C’est sûr qu’avec ce nouveau boîtier ou cette nouvelle optique je vais pouvoir faire de plus belles photos”. La vitesse d’exécution d’un autofocus, d’une écriture sur la carte mémoire, de la disponibilité de l’appareil à l’allumage, tous ces facteurs peuvent participer à capter de belles images mais soyons honnêtes, ce n’est pas l’appareil qui fait le photographe. Je me souviens, il y a environ quinze ans, Fuji avait donné des “jetables” à des grands noms de la photographie.

Le résultat illustrait bien le propos.

Photo prise au smartphone.



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