Un Week-End de 3 jours mais une météo instable, les motos resteront au garage le coeur léger avec leur batterie déchargée et un pneu crevé. Nous profiterons de la voiture pour faire un 1er repérage du Morvan avant d’y retourner à moto lorsque les beaux jours arriveront enfin…
Plus petite zone de montagne Française parsemée de lacs, haut lieu de nos ancêtres les Gaulois à Bibracte et pouponnière de sapins de Noël, cette région verdoyante idéalement située entre Lyon et Paris vaut la peine d’être visitée.
3 caleçons, 3 tee-shirts, 3 paires de chaussettes jetés dans la moitié de valise cabine qui m’est réservée, une veste, une paire de chaussure de ville et une chemise pour ne pas faire tache à la table réservée du restaurant “Loiseau des Sens” à Saulieu, nous quittons Paris samedi matin pour la Bourgogne en Clio, bien plus pratique tout de même pour transporter le matériel photo.
2 nuits de prévue dont la 1ere en cabane perchée sur un chêne après la visite fascinante de Guedelon et la seconde à Saulieu histoire de se ressourcer dans un peu plus de chaleur et de confort. Prendre son petit déjeuner sur une terrasse trempée à 9 mètres du sol alors qu’il fait 7 degrés ôte tout romantisme à l’initiative d’origine.
Un Week-End hors de chez soi en terrain inconnu, c'est aussi l'occasion de fabriquer de nouvelles images.
Entre les visites touristiques, les trajets en voiture, les restaurants et les nuits d'hôtel, il faudra être à l'affût, prendre le temps, observer l’inhabituel, marcher lentement, s’arrêter sur le bas côté de la chaussée, se laisser guider par son instinct au hasard pour trouver l'inspiration et poser le trépied, diaph à f/8 et ISO100. Tenter de réaliser des photographies qui sortent de l'ordinaire en tant qu’amateur lorsqu’on est en vacances ou en Week-End n’est pas une entreprise aisée. Il faut du temps et on en manque souvent. Le professionnel a la contrainte du résultat, c’est pas mieux.
La lumière diurne ne me séduit plus. Paradoxalement la couleur naît dans un un berceau de soleil mourant. J'aime la magie que provoquent les différentes sources d'éclairages, l'étrangeté de lieux communs créés par la métamorphose nocturne et visuelle. Être soi-même surpris à l'apparition d'une image fantôme créée grâce à l'accumulation des photons par le capteur pendant une vingtaine de secondes provoque chez moi une réaction d’émerveillement enfantin.
Mon appareil photo sort moins souvent de son sac pendant la journée. Je cherche la couleur qui viendra chatouiller la curiosité de mes pupilles mais l’écrasante luminosité ne la met pas en valeur. Il ne faudrait pas non plus que je m’enferme uniquement dans ce style de photographies. Alors, le jour, quand les conditions me le permettent, je sous-expose les ambiances tout en réveillant la couleur d’un élément à l’aide d’un flash Cobra électronique déporté. L’inconvénient est de devoir transporter son pied photo de voyage en permanence.
Mais quelle frustration de se retrouver dans la forêt de Bribracte et ses “Queules”, hêtres vêtus de mousse déformés par l’homme dès leur plus tendre enfance sans trouver l’inspiration malgré les centaines de photographies prises dans tous les sens.
Ah si la nuit tombait, mais il est temps de partir. Une biche et ses deux faons traversent devant nous comme pour nous dire au revoir.
Les photos c'est par là.