Invité pour les 50 ans d’une usine de films synthétiques à destination du marché de l’impression, me voilà hébergé dans un beau complexe hôtelier au milieu du golf Five Lakes à proximité de Colchester.
Je ne me fais pas trop d'illusion sur les possibilités de bénéficier d'un temps libre durant les deux soirées prévues à l'hôtel mais j'arpente tout de même les abords du complexe en fin d'après-midi au cas où je repérerais un cadrage potentiellement intéressant. Je rentre finalement le regard vierge de visuels. Comme prévu, les rencontres et les échanges au bar qui suivent le dîner m'achèvent le premier soir. Munis d’écouteurs, de casque anti-bruit, d’un gilet et de chaussons de protection, nous découvrons le lendemain avec curiosité et étonnement l'usine et son procédé unique de fabrication biaxiale de film polyéthylène haute densité extrudé connu notamment pour l'application des cartes routières Michelins, imperméables et résistantes à la déchirure. En tant que revendeur historique de leurs produits, nous sommes invités pour fêter cet anniversaire et profiter d'activités ludiques l'après-midi avant le dîner de gala. Mes collègues espagnol et hollandais ont eux aussi choisi l'initiation au golf, histoire de s'assurer qu'il s'agit réellement d'un sport. Nos premiers swings risibles ont clôt le débat. Pas de doute, le golf est bien un sport d'adresse pour ceux qui en doutaient. Le soleil radieux, la verdure du green et les franches rigolades rendent ces quelques heures exquises.
La journée se clôture sur un excellent dîner et la perspective du groupe de musique originaire de Birmingham qui est censé nous attirer vers la piste de danse me décide à quitter discrètement la salle pour tenter une ultime sortie photo.
Installé au premier étage du “Double Decker Bus” qui nous avait emmené à l’usine, j’avais cru apercevoir un champ de lavande à proximité de l’hôtel. Je visualise une image mentale des brins de lavande avec le crépuscule. Allons voir si cela se concrétise.
La route de campagne plonge progressivement dans l’heure bleue et n’offre pas d’espace piéton. Je dois bien faire attention de monter sur le talus du bas-côté avec mes chaussures de ville car les locaux roulent vite et je n’ai pas de gilet réfléchissant. Le champ visé est facilement accessible malgré mes semelles lisses et je découvre très rapidement sans être fin botaniste qu’il ne s’agit pas de lavande. J’apprendrais plus tard qu’il s’agirait de lin cultivé. La lumière ne répond pas à l’image que je m’en faisais. La déception fait maintenant partie de ma routine et je me dis qu’avec un peu de chance je trouverais d’autres cadrages sur le chemin du retour.
Au loin, la ville de Colchester rosit les nuages qui la surplombent. Je tente une photo avec le filet rouge d’une voiture et le dos du panneau indiquant le complexe hôtelier.
J’avais aussi en tête, un drapeau de green éclairé par la lune. Aidé par la torche de mon téléphone, j’espère obtenir de l’étrangeté dans le mélange des éclairages.
Mon escapade touche à sa fin. Je n’entends plus le groupe jouer, mes acolytes golfeurs sont probablement au bar et une bonne pression me fera le plus grand bien après cette marche accélérée.
Les photos...