A chaque fois que je passais sous l'échangeur de la Porte de Bagnolet pour emprunter l'autoroute A3, je me disais qu'il fallait que j'arrive un jour à prendre un peu de temps pour photographier cet empilement de routes, ces jeux de lumières variées et la diversité des bâtiments au loin.
Un jour de semaine, je décide de prendre mon sac et d'y aller après le boulot malgré le froid et un ciel blanc sans relief. Problème, j'ai oublié de prendre une carte mémoire en partant. Tant pis, je me contenterai de faire des repérages, mais je grince quand même des dents avec le poids du sac Photo inutile sur les épaules. Notre service Communication a un compact Sony R100, je leur demanderai la permission d'emprunter leur carte mémoire SD en espérant qu'ils n'en aient pas besoin.
Sauvé par la Com, je pourrais faire des images si le simple repérage se transforme en source d'inspiration. Une fois sur place, je découvre un accès routier quasiment abandonné comme une voie de dégagement, un véritable terrain de jeu pour mes yeux et mon appareil photo. Comme un gamin devant un gâteau plus gros que lui, je jette mon pied photo tous les 5 mètres en variant quelque peu mes cadrages, tant pis si mon "exposition" n'est pas très précise, je développerai mes RAW à la maison aux petits oignons.
Il fait froid malgré ma paire de gants. Je souffle sur mes doigts gelés mais la lumière tombe et le ciel se noircit. L'équilibre entre la lumière naturelle et artificielle commence à disparaître au profit des ampoules tungstènes et des néons et un sms de ma femme chérie qui me demande où j'en suis avant de lancer le dîner...
Il est temps que je rentre.
Les photos c'est par ici dans l'album "Paris".