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Photo du rédacteurVictor Madelaine

Beg-Meil



Cela fait maintenant un mois que je n’ai pas sorti l’appareil depuis mon passage à Vienne. Cette petite semaine de congés planifiée en Bretagne à Beg-Meil près de Fouesnant, arrive à point nommé pour renouer avec ma routine photographique.

Comme tous les ans, le choix du camping s’avère être la meilleure option pour permettre une totale liberté à mes deux ados et la possibilité pour eux de rencontrer des jeunes de leur âge. Mathis vient d’avoir son bac et il aura bien besoin de décompresser. Quand à son frère Paul, j’espère qu’il y aura suffisamment de monde à cette période pour éviter l’ennui même si la solitude ne semble pas lui faire peur. Isabelle, officiellement devenue Madame Madelaine depuis un an maintenant, a déjà planifié une sortie en mer au Conquet pour voir les Grands Dauphins de la mer d’Iroise. La grande voyageuse y trouvera au moins son compte.

Beg Meil est un village de villégiatures assez bourgeois, limite trop propre pour mon inspiration. Une station essence, abandonnée depuis peu, semble avoir été posée là rien que pour moi comme lot de consolation.

La météo nous donne l’impression d’être sur la côte d’Azur. Ciel bleu, chaleur caniculaire et soleil omniprésents nous infligent de bons coups de soleil en guise de bienvenue.

J’aspire à ne pas nous surcharger d’activités afin de goûter pour une fois au farniente et éviter les pénibles heures de route mais je doute que nous tenions longtemps ce non rythme. Deux jours, c’est le temps qu’il a fallu à Isabelle pour tourner en rond, limite à trouver une excuse pour sortir du camping et aller faire des courses chez Leclerc en guise d’activité.

Le farniente c’est un sport de combat et dans un camping c’est du MMA (Mixed Martial Arts).

A force de combattre toute la journée, j’attends le crépuscule pour me détendre, l’appareil en bandoulière et le trépied à la main.

Le camping diffuse les matchs de la coupe du monde sous un immense Barnum parsemé de chaises. Une expérience unique pour partager un moment de liesse avec un public qui ne te ressemble pas. Le mât du vidéoprojecteur tremble à chaque action des Bleus tandis que l’excitation des enfants atteint rapidement ma tolérance nerveuse et auditive. Retour au mobile home pour voir le match en 4G sur mon 7 Edge, le réseau wifi de chez Orange étant malheureusement “tombé” au plus mauvais moment. Déçu par la solide gestion défensive des Bleus face à la Belgique qui a tué le beau jeu, je me console en pensant à une possible finale France - Angleterre.

Tandis que les klaxons de la victoire résonnent au loin, je fais prendre l’air à mon Sony et mon Manfrotto en bord de plage. Le Food Truck posté devant le Barnum déserté, sert ses derniers clients, j’en profite pour capter l’heure bleue.

La luminosité de la plage est enterrée, je me sers alors de la lampe du samsung pour éclairer la chaise du Maître Nageur Sauveteur et son chemin de sable durant 30 secondes de temps de pose. Plus loin, Isabelle me servira d’assistante pour éclairer un Pin Maritime défenseur de dunes devant un parterre naissant d’étoiles tandis que des batraciens sonorisent le marais d’étranges et inquiétantes vocalises.

La Bretagne est le pays des ronds-points. Google Maps te le répète sans arrêt tous les km et demi. Je ne les ai pas comptés jusqu’au Conquet, départ de notre sortie en mer avec “Archipel Excursion” pour aller voir les mammifères marins, la côte et les phares dont les Pierres Noires qui achève sa restauration. Dommage, mon 75-300 est resté à Paris pour alléger mon sac. C’est au 85 mm à mise au point manuelle que je raterai les deux seuls sauts de dauphins. Isabelle a le sourire. J’aime l’observer quand elle est dans son élément.

Ce sera finalement un France - Croatie.

On se fait chier faut se l’avouer. On se raccroche aux moindres sorties au Leclerc, Cocci Market, laverie… Demain c’est feu d’artifices sur la cale de Beg-Meil, on l’attend patiemment à la piscine devant trois “Fluide Glacial”, Grazzia, Biba, des revues de montres et Paris Match pour son article sur Ocean Ramsey.

Positionnés sur les rochers une barquette de frites saucisses sur les genoux nous attendons patiemment le feu d’artifices. Concarneau tire le premier à 23h00. Il est bien trop loin sur la mer pour l’apprécier mais il semble bien garni.

Mon cadrage, avec au premier plan, des cailloux immergés dans l’eau, attend de savoir d’où sera tiré le nôtre. Coup de bol, le feu d’artifices est tiré devant moi. Je teste 5 et 10 secondes de temps de pose mais les filaments de lumières sont trop courts. J’attends le bouquet final. Inutile de perdre du temps avec des pauvres petits feux sans intérêt. J’entends la foule applaudir alors que les fumées noires se dissipent autour du bateau qui sert de plateforme de lancement. Mon doigt attend le final pour déclencher.

Rien. C’est fini. Je regarde Isabelle assise sur un rocher derrière moi qui s’exclame en même temps que moi: “c’est une blague?”,

J’ai à peine fait 4 photos!...

Les vacances se terminent sur une deuxième étoile sur le maillot. Une étoile supplémentaire qui rassemble les Français et confirme ainsi dans notre inconscient collectif, la culture de la victoire et le retour d'une jeunesse qui réussit.


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